Phase 5 du programme OPUR (2019 – 2024) : Résultats sur les enjeux environnementaux et sanitaires de la ville et de son système d’assainissement
Les changements globaux, à savoir le dérèglement climatique, la croissance urbaine et le changement des pratiques en matière de gestion des eaux complexifient la compréhension et la gestion du cycle de l’eau en milieu urbain. Dans ce contexte de transition socio-écologique des zones urbaines, le système de gestion des eaux doit prendre en compte des enjeux de plus en plus diversifiés : lutter contre les inondations, préserver les écosystèmes, préserver les ressources en eau et le sol, favoriser la qualité des environnements urbains et s’engager dans une gestion efficace aujourd’hui et demain.

Pour répondre à ces enjeux, les villes font évoluer progressivement les systèmes de gestion existants pour améliorer leur performance et mettent en place de nouvelles solutions adaptées aux nouveaux besoins. Il est alors indispensable de mieux surveiller, mieux diagnostiquer et mieux modéliser la production et le transfert des flux d’eau et de contaminants aux différents niveaux du système urbain. C’est pour cette raison que le Laboratoire Eau Environnement et Systèmes Urbains (Leesu) a mis en place, dès 1994, un observatoire d’hydrologie urbaine en Ile de France (OPUR, https://www.leesu.fr/OPUR) afin d’améliorer les connaissances sur les flux d’eau et de contaminants en ville, depuis leur source jusqu’à leur rejet dans les milieux récepteurs, en passant par les ouvrages de gestion. OPUR s’appuie non seulement sur les compétences de chercheurs dans des disciplines scientifiques très diverses mais également sur l’expérience acquise de longue date par des partenaires institutionnels tels que l’AESN, le SIAAP, la Ville de Paris, les conseils départementaux 92, 93, 94 et 77.
Le programme OPUR est structuré en phases de recherche successives d’une durée moyenne de six ans. La phase 5 d’OPUR (2019 – 2024) a porté sur deux thématiques de recherche : (1) Enjeux environnementaux et sanitaires de la ville et de son système d’assainissement et (2) Gestion à la source des eaux pluviales urbaines. Les résultats obtenus ont pour la plupart un caractère appliqué et sont utiles pour des gestionnaires en charge de l’assainissement.
Ce dossier TSM, consacré au premier thème de la phase 5 d’OPUR, vise à favoriser le transfert vers les acteurs opérationnels de l’eau et de l’assainissement des connaissances acquises sur les contaminants dans les eaux urbaines. Il comporte 7 articles.
Les 5 premiers articles permettent de poser un diagnostic sur le fonctionnement du système d’assainissement vis-à-vis de certains contaminants. Les résultats obtenus permettent de mieux connaître la variabilité des concentrations et des flux des polluants classiques (MES, DCO, DBO5, Azote et Phosphore) ainsi que la performance des stations d’épuration (Joannis et al). Ils apportent par ailleurs de nouvelles connaissances sur les flux de débris plastiques à l’échelle de l’agglomération parisienne (Nguyen et al, Treilles et al) et les usages domestiques des substances biocides (Martinache et al), pour identifier des leviers d’actions conduisant à leur réduction. L’article n°6 (Nabintu Kajoka et al.) vise à optimiser le fonctionnement des stations d’épuration en comparant sur un ouvrage pilote la performance de l’acide performique, seul ou en couplage pour générer des procédés d’oxydation avancée, à celle de l’ozone pour éliminer des microorganismes et des molécules pharmaceutiques couramment détectées dans les eaux résiduaires urbaines. Le dernier article (Guillot – Le Goff et al.) répond à une demande sociale et politique forte d’organiser des activités récréatives et sportives dans les milieux aquatiques de la région parisienne. Il propose une stratégie de gestion du risque sanitaire pour les zones de baignade urbaine en couplant les mesures in situ en amont de la zone de baignade et la modélisation hydrodynamique. Le système d’alerte à court terme (48h) développé sur le site du bassin de la Villette à Paris permet d’anticiper les pics de contamination fournissant ainsi des informations utiles pour décider de la fermeture et la réouverture des zones de baignade.
Ghassan Chebbo et Marie-Christine Gromaire, Coordonnateurs de la phase 5 d’OPUR
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