Étude des déchets plastiques et des fibres anthropiques lors d’événements transitoires : épisodes pluvieux en milieu urbain

La présence de déchets plastiques, qu’il s’agisse de macrodéchets, de microplastiques ou de fibres, est reconnue aujourd’hui à l’échelle planétaire comme un enjeu environnemental majeur. Par les activités et les populations qu’il concentre, le milieu urbain est considéré comme une source majeure de pollution plastique. Cet article présente de nouvelles données concernant les déchets plastiques et les fibres anthropiques dans les eaux de ruissellement, à l’aval d’un bassin versant périurbain séparatif. Il propose aussi des extrapolations des flux transférés vers les milieux récepteurs à l’échelle du Grand Paris et du bassin de la Seine. L’abondance et la composition des macroplastiques, des microplastiques et des fibres anthropiques dans les eaux pluviales d’un bassin versant résidentiel périurbain (Sucy-en-Brie, France) du Grand Paris ont été étudiées sur un an, entre juin 2018 et mai 2019 (macroplastiques) et quatre événements pluvieux (fibres et microplastiques). Pour ce site, les concentrations en macroplastiques et microplastiques dans les eaux pluviales sont du même ordre de grandeur et atteignent quelques g/m3. En extrapolant à l’échelle de l’agglomération parisienne, la quantité estimée de déchets macroplastiques rejetés dans l’environnement par les réseaux séparatifs varie de 8 à 33 tonnes/an, tandis que les flux de microplastiques et de fibres anthropiques varient respectivement de 3 à 48 tonnes/an et de 0,3 à 0,8 tonne/an. La confrontation des différentes données en vue d’établir des flux à l’échelle de l’agglomération, mais aussi à l’échelle du bassin versant de la Seine, démontre toute la complexité d’aborder cette pollution de manière systémique. Leur utilisation de manière opérationnelle à grande échelle est prématurée.
The presence of plastic debris, whether macro-, micro- or fibres, is now recognised worldwide as a major environmental issue. Due to its high activity and dense population, the urban environment is considered a major source of plastic pollution. This article presents new data concerning plastic waste and anthropogenic fibres in rainy weather discharges downstream of a peri-urban catchment. It also proposes extrapolations of flows transferred to receiving environments at the scale of Greater Paris and the Seine basin. The abundance and composition of macroplastics, microplastics and anthropogenic fibres in the stormwater of a peri-urban residential catchment (Sucy-en-Brie, France) of Greater Paris was studied over one year (macroplastics) and 4 rainfall events (fibres and microplastics). For this site, the concentrations of macroplastics and microplastics in the rainwater are of the same order of magnitude. Extrapolating to the scale of the Paris conurbation, the estimated quantity of macroplastic debris discharged into the environment by the separate networks varies from 8 to 33 metric tons per year, while the flows of microplastics and anthropogenic fibres vary respectively from 3 to 48 tons per year and from 0.3 to 0.8 tons per year. The comparison of the various data in order to establish flows at the scale of the conurbation but also at the scale of the Seine catchment area demonstrates the complexity of tackling this pollution in a systemic manner and their use in an operational manner on a large scale is premature.
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