Sur TSM, la nouvelle présidence du Comité de lecture avance avec détermination
Jean-Marc Choubert, directeur de l’unité de recherche REVERSAAL du centre INRAE Lyon, et Johnny Gasperi, directeur de recherche à l’Université Gustave Eiffel, ont proposé de prendre la co-présidence du Comité de lecture de TSM. Ils sont investis dans son fonctionnement et la lecture des manuscrits depuis près de 10 ans. Rencontre à l’occasion de leur nomination le 20 septembre dernier.

Revue TSM : Vous êtes membres du Comité de lecture de TSM depuis près de 10 ans, publiez les résultats de vos travaux de recherche dans la revue depuis près de 20 ans, quel bilan dressez-vous de vos années passées au sein du Comité de lecture ?
Jean-Marc Choubert : Le Comité de lecture de TSM, composé actuellement d’une douzaine de membres, réalise avant tout un travail technique d’évaluation des contributions soumises pour publication à la revue. Fort d’un travail en profondeur entièrement construit autour d’une culture de bienveillance, d’ambiance conviviale, l’émulation de groupe permet aussi de réfléchir aux nouveaux enjeux des domaines de l’eau et des déchets. C’est un laboratoire d’idées pour attirer des contributions qui visent à renouveler les connaissances, ouvrir de nouvelles voies de recherche, publier des résultats inédits de travaux innovants permettant in-fine de limiter, voire de réduire l’empreinte des activités anthropiques sur les territoires et sur l’environnement.
Johnny Gasperi : Ce qui m’impressionne assez dans la revue est la diversité des sujets traités que ce soit de l’eau potable, de l’assainissement, de l’air, de la ressource, des déchets. C’est cela qui me stimule. Cette vision systémique n’est pas anodine dans ma recherche, comme dans celle de beaucoup d’autres, elle donne de la perspective aux terrains investigués.
A cette diversité de questionnements et d’idées, s’ajoute notre rôle d’observateurs. Avec ce petit groupe d’acteurs membres du Comité de lecture, nous voyons émerger des tendances, des développements qui s’opèrent dans nos domaines ou dans des domaines connexes. Notre rôle au Comité de lecture est donc d’insuffler ces tendances, de donner de la vitalité à la revue. C’est cela qui est également agréable.
Revue TSM : Vous avez accepté d’assurer la co-présidence de la revue et d’apporter votre pierre à la dynamisation de TSM. Pourquoi avoir choisi un tandem ? Qu’est-ce qui vous intéresse dans la perspective de coordonner le Comité de lecture ?
J.M C. : Le Comité de lecture évoque pour moi un mouvement d’ensemble engagé depuis sept ans vers des grands sujet, comme l’Open access. Nous avons rejoint presqu’en même temps avec Johnny et Vincent (Rocher) le Comité de lecture, avons participé tous les trois à l’idée de dynamisation de la revue avec l’implication du Comité de lecture et du Comité de la recherche.
Même si ce n’était pas le contrat initial, par notre histoire commune et parce que nous avons bien conscience que nous allons être confrontés à de nouvelles évolutions sur lesquelles il faudra réagir pour maintenir la revue à un niveau d’attractivité important, il y a une sorte de responsabilité morale qui nous a incité à aller plus loin.
Il y a également l’envie partagée de faire un binôme avec Johnny.
J.G. : En ce qui concerne notre binôme, cela pourrait effrayer de voir ce Comité de lecture présidé par des acteurs de la recherche. Même si nous sommes deux chercheurs et que nous convergeons souvent sur des idées, je dirais qu’il y a une complémentarité de réseaux et de thématiques qui nous permet de faire sens.
Jean-Marc est tourné vers l’assainissement et a un lien très fort avec les collectivités, les services d’eau et d’assainissement, les professionnels de l’eau. Avec ma recherche, je suis plutôt orienté vers le milieu urbain, la gestion des eaux pluviales, la ressource.
Si j’ai accepté de prendre la présidence, c’est aussi pour expliquer aux chercheurs ce qu’est vraiment TSM. J’aimerais qu’il y ait un peu plus de chercheurs qui viennent publier chez nous.
J.M C. : Nous sommes persuadés que cette présidence peut avoir un effet levier. Qu’elle recèle une force de persuasion qui consisterait à expliquer aux acteurs du domaine de l’eau et des déchets, qui font tous des choses innovantes et pour la plupart réplicables, de prendre le temps de publier dans TSM pour transmettre.
Revue TSM : Justement. Dans quelle mesure, la revue TSM se prête particulièrement bien aux publications de tout chercheur qu’il soit doctorant, en laboratoire ou enseignant-chercheur et également aux experts, spécialistes de l’eau et des déchets, issus de bureaux d’études, des services techniques des collectivités et d’entreprises privées ?
J.M C.: TSM est une revue des spécialistes de l’eau et des déchets lue par des lecteurs avertis qui cherchent des informations scientifiques ou techniques qui font la démonstration d’une approche rigoureuse et de résultats inédits utilisables.
Elle est en Open access depuis le 1er janvier 2024, ce qui signifie que toutes les études correspondant à des articles scientifiques et techniques sont téléversées dans les archives. Ces articles offrent un bon référencement dû aux DOI et font partie des publications répertoriées permettant de participer aux débats scientifiques sans embargo.
J.G. : Un point important également est la diversité des formats de TSM qui laisse beaucoup de latitude à la transmission et est propice à la diversité de contributions. Il est possible de soumettre des études (articles), des retours d’expérience, des notes, des résultats mais aussi des conclusions de travaux récents, qui, sans être nécessairement exhaustifs ou finalisés, présentent un intérêt fort et répondent à un enjeu d’actualité.
Dans une perspective d’approfondissement des connaissances scientifiques et techniques, il faut également souligner que TSM offre une programmation riche et variée puisqu’elle est partenaire de toutes les journées/projets de recherche et d’innovation des filières de l’eau et des déchets ou en faveur de la biodiversité et du développement de filière en émergence.
On peut citer notamment Les Groupement de Recherche Universitaire sur les Techniques de Traitement et d’Épuration des Eaux (GRUTTEE), Journées Doctorales en Hydrologie Urbaine (JDHU), Journées Information Eaux (JIE), Congrès de l’Astee, le Prix National du Génie Écologique ou encore la Conférence internationale I.S. Rivers.
J.M C. : Face à cela, à l’heure où le virage de l’Open access fait peser certaines contraintes économiques sur TSM, nous devons plus que jamais, en tant que spécialistes de l’eau et des déchets, assumer nos responsabilités et honorer l’engagement tacite qui a été pris par les institutions membres de l’Astee. Nous devons faire vivre TSM. Cela veut dire qu’il n’y a plus d’excuses de ne pas publier dans la revue pour diffuser ses connaissances, ses innovations ou les résultats de ses projets.
Revue TSM : La rubrique Partage Opérationnel a pour vocation d’apporter une information d’actualité sur les réalisations pratiques transposables. Lancée il y a un an, elle semble avoir trouvé sa place dans la revue. Quels enseignements tirez-vous de cette nouvelle rubrique ?
J.M C. : La rubrique Partage Opérationnel répond au besoin d’un format court avec fond scientifique et technique basé sur de nouvelles connaissances, proposé par des experts de terrain, relu par le Comité de lecture avec la même exigence de fond que les études. C’est une rubrique sans caractère commercial ni pseudo-publicitaire, destinée à celles et ceux qui ont des messages techniques à faire passer mais dont les missions ne leur permettent pas de consacrer à l’écriture autant de temps que ce qu’exige la publication d’une étude.
J.G. : L’ouverture de la rubrique « Partage opérationnels » de TSM n’a sans doute pas encore suffisamment percolé dans les réseaux, les événements régionaux de l’Astee. Il s’agit donc pour nous d’amplifier les actions de communication, de partir en campagne permanente de ces retours d’expérience concrets et transposables qui assurent à la revue sa pertinence et sa légitimité pour répondre aux enjeux posés par les acteurs de terrain.
Revue TSM : Pour conclure, avez-vous un message à passer aux auteurs d’études ou de Partages opérationnels ? Une observation sur la façon dont vous verriez évoluer la revue ?
J.M C. : La revue est technologique et doit le rester. Elle a besoin de se maintenir comme revue de référence pour les spécialistes de l’eau et les déchets. Pour cela, elle doit continuer à mettre à disposition de son lectorat un contenu exigeant, renouvelé régulièrement, composé d’informations présentant un lien avec l’actualité. On parle par exemple de plus en plus de modèles, d’IA, notre rôle est de continuer à informer sur ces nouvelles disciplines, ces nouveaux outils, ces nouveaux débats.
J.G. : Nous sommes dans une posture d’écoute car TSM est une revue vivante, incarnée. Il ne doit pas y avoir d’autocensure. Que les auteurs n’hésitent pas à nous contacter pour discuter sur des nouveaux formats, l’élargissement à de nouveaux domaines. Qu’ils nous expriment leur intérêt pour devenir relecteur des manuscrits ou pour aller plus loin dans leur contribution à la revue.
J.M C. : Partout nous observons de nombreuses idées qui sont testées et éprouvées dans les différents projets de recherche en France notamment, qui sont pour la plupart géniales. Également de nombreuses innovations au niveau des collectivités souvent proposées par des bureaux d’études et des entreprises françaises.
Face à autant d’exemplarité, nous ne devons pas rater le train ! Il faut aller plus loin : ne pas se censurer, penser à être contagieux pour communiquer sur les choses qui ont marché, celles qui ont moins bien réussi pour continuer à diffuser le plus largement possible ces informations dans la communauté des lecteurs de TSM. Notre ambition est grande pour TSM : nous avons besoin de tous pour la concrétiser.
Propos recueillis par Pascale Meeschaert
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