Évaluation de l'effet potentiel de rejets de station d'épuration désinfectés à l'acide performique (PFA) sur les communautés microbiennes du milieu récepteur

Des techniques avancées efficaces pour améliorer le traitement des rejets de stations d’épuration ont été développées pour répondre à la demande croissante de protection des ressources en eaux et aux menaces pour la sécurité de l’eau liée aux contaminants (chimiques, biologiques) provenant des rejets. Récemment, l’utilisation de l’acide performant (PFA) suscite un intérêt croissant grâce à ses propriétés oxydantes élevées. La plupart des travaux de recherche se sont concentrés sur son efficacité à éliminer les bactéries indicatrices fécales qui sont utilisées pour contrôler la qualité biologique des rejets. Mais les effets potentiels des rejets traités à l’acide performique sur les communautés microbiennes du milieu récepteur restent moins renseignés. Dans ce travail, les effets potentiels de rejets de stations d’épuration traitées au PFA sur les micro-organismes du milieu récepteur, dans le cas présent la Seine, ont été étudiés. Pour cela, des expériences en laboratoire ont été mises en place. Le rejet de la station de Seine Centre traité au PFA à 2 mg/L pendant 10 min a été mis en contact avec l’eau de la Seine pendant 60 min. L’abondance, les activités et la diversité des communautés microbiennes de ce mélange ont été suivies à pas de temps régulier pendant 60 min. Les résultats montrent que dans les conditions expérimentales de cette étude, il subsiste un effet rémanent léger après la mise en contact des rejets traités au PFA avec de l’eau de la Seine. L’activité et la diversité microbienne des eaux de la Seine recevant les rejets non traités diffèrent également légèrement de celles des eaux de Seine recevant des rejets traités au PFA pour les 15 premières minutes. Cela est probablement dû à la différence de concentration des cellules microbiennes intactes/endommagées dans les rejets traités ou non. Cette différence pourrait affecter la capacité de dégradation de la matière organique pendant ces 15 premières minutes, tout comme la présence potentielle de PFA résiduel. Dans l’ensemble, nous n’avons pas observé d’impacts spécifiques des rejets traités au PFA sur les micro-organismes de la Seine. D’autres expériences et mesures sont nécessaires pour confirmer les effets mineurs observés au début du contact. Les résultats de cette étude apportent un premier retour d’expérience dans des conditions d’exploitation sur la suppression au PFA, soulignant l’impact réduit des rejets traités au PFA sur les communautés microbiennes du milieu récepteur.
Advanced and effective techniques for the treatment of wastewater from wastewater treatment plants have been developed to meet the growing demand for protection of the quality of water resources. Recently, there has been growing interest in the use of performic acid (PFA), thanks to its high oxidizing properties. Most research has focused on its effectiveness in eliminating fecal indicator bacteria. However, less is known about the potential effects of performic acid on the microbial communities of the receiving environment. In this work, the potential effects of PFA-treated wastewater treatment plant discharges on microorganisms in the receiving environment, in this case the Seine, were investigated. To this end, laboratory experiments were carried out. Discharge from the Seine Centre plant, treated with PFA at 2 mg/l for 10 min, was placed in contact with water from the Seine for 60 min. The abundance, activities and diversity of the microbial communities in this mixture were monitored at regular time intervals for sixty minutes. The results show that, under the experimental conditions of this study, there is a slight residual effect on the abundance of intact microbial cells following contact of PFA-treated waste with water from the Seine. The microbial activity and diversity of the Seine waters receiving the untreated discharges differed from those of the Seine waters receiving the PFA-treated discharges. This is probably due to the difference in the concentration of intact/damaged microbial cells in the untreated and treated discharges. This difference could affect the capacity to degrade organic matter during these first 15 minutes, as well as the potential presence of residual PFA. Overall, we did not observe any specific impacts of PFA-treated discharges on microorganisms in the Seine. Further experiments and measurements are required to confirm the minor effects observed at the start of contact. The results of this study provide initial feedback under operating conditions on PFA disinfection, highlighting the reduced impact of PFA-treated discharges on microbial communities in the receiving environment.
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