« Ce n’est pas un salon, c’est un congrès » rappelle en souriant Sandrine Besnard, cheville ouvrière de l’événement depuis plus de 20 ans à quiconque pourrait encore l’ignorer. Pas besoin d’être partie prenante des 5 commissions techniques, 12 sections territoriales, des comité de la recherche, comité des affaires européennes et internationales ou membre du comité de lecture de TSM pour s’apercevoir que cela ne fait aucun doute. Les premiers résultats donnés par le questionnaire de satisfaction de l’événement ou via les différents canaux de communication de l’association sont unanimes : « Indiscutablement, l’édition du congrès de l’Astee de Toulouse, humainement et professionnellement, s’inscrit comme l’un des meilleurs de ces deux dernières décennies. C’est un beau succès auquel ont participé les membres du comité de programme ainsi que tous les partenaires financiers de cet événement ».
Au cours de l’édition 2025, dont le thème était « Accélérer la transition écologique dans les villes et territoires », 26 sessions ont été présentées dans quatre salles en parallèle pendant 3 jours. 4 visites techniques d’installations locales ( l’usine de traitement Ginestous-Garonne, l’usine de potabilisation Pech David, la renaturation du ruisseau Le Riou à Blagnac, l’Unité de Valorisation Énergétique (UVE)) ont complété la programmation qui, cette année encore, s’est clairement située dans une démarche à la fois opérationnelle et apprenante pour objectiver les risques et nourrir les réflexions sur les stratégies futures d’adaptation au changement climatique dans les domaines de l’eau et l’environnement.
Être au plus près des projets
En s’appuyant sur des expérimentations et projets concrets dans les territoires, ont notamment été approfondies les thématiques suivantes :
- les méthodes permettant d’identifier, caractériser, adapter les filières de traitement des PFAS
- les nouvelles avancées de métrologie pour la qualité de l’eau et le large domaine d’applicabilité de stations de biosurveillance adaptées à différents profils de cours d’eau
- la durabilité des matériaux à toutes les échelles de la chaine de valeur
- les enjeux de décarbonation et voies possibles pour les secteurs de l’eau et des déchets
- le potentiel de la réutilisation des eaux usées traitées pour de nombreux usages
- ou encore les approches visant à renforcer l’interdisciplinarité dans les programmes de recherche
- les données et à quelle échelle pour une recherche action efficace dans le nouveau régime climatique.

De gauche à droite : Adèle Lazuka, Veolia, membre du comité de la recherche, Nicolas Reiminger ICube Strasbourg, membre du comité de la recherche, Guillaume Barjot, Artelia, Teodolina Lopez, Cerema, Ludovic Cassan, CERFACS ©Sébastien Pouchard
Une manière de travailler
Des formations concrètes, des ateliers interactifs, posters, ateliers d’échanges et projets inventifs d’accompagnement au changement portés par le réseau des membres des commissions scientifiques et techniques ont également montré la réalité et la vitalité de l’événement…. Occasionnant en un sens une sorte de frustration : « je dois arbitrer entre plusieurs sessions très intéressantes en rapport avec mon activité professionnelle» confie un congressiste tandis qu’un autre participant insiste : « Ne changez rien ! Pour un exploitant un peu « rustre » comme moi, c’est un moment de partage très important qui me booste et pousse vers l’avenir ».
Offrir un apport positif incontestable
Au-delà de la volonté d’organiser le congrès annuel en région, Toulouse, qui offre une concentration d’entreprises, start-up, centres de recherche et universités est l’illustration de l’objectif poursuivi par l’Astee pour son temps fort annuel : celui de l’émulation, de l’incitation à communiquer par tous les acteurs qui ont des projets à diffuser. Au total, offrir un apport positif incontestable.

Regards croisés de Pierre Hirztberger, président de l’Astee, Robert Médina Vice-président Eau et assainissement Toulouse Métropole, Elodie Galko, directrice générale Agence de l’eau Adour-Garonne, Eric Cadoré, président de la commission sectorielle Eau et prévention des risques, région Occitanie©Sébastien Pouchard
« L’Astee, qui fête 120 ans d’engagement en faveur du consensus scientifique et technique au service des secteurs de l’eau et des déchets, est sollicitée au sein de son écosystème notamment pour sa vision prospective enrichie grâce à son comité de la recherche et l’ensemble de ses commissions scientifiques et techniques, confirme Pierre Hirtzberger, président de l’Astee. Le congrès se veut un lieu ouvert de rassemblement de toute la communauté eau et déchets durant lequel les jeunes professionnels peuvent rencontrer des experts plus expérimentés. Sur le territoire toulousain, les domaines de l’eau, de l’environnement et des déchets qui demeurent des enjeux forts pour s’adapter et lutter contre les effets annoncés du changement climatique appellent à la fois à se mobiliser et à écouter le témoignage des élus locaux et les retours d’expérience de leurs services ».
C’est pourquoi, malgré ses 120 ans, l’association n’entend pas se mettre au repos, se satisfaire de ses événements ni pantoufler. Proposer de nouvelles réponses opérationnelles et concrètes à ses adhérents en confrontant leurs idées, c’est la nouvelle étape qu’elle entend franchir dans les prochains mois. « Parce que les enjeux de transition écologique concernent autant les élus, les techniciens, les chercheurs, les entreprises et plus largement les territoires, il convient donc de rendre l’information technique et scientifique accessible, intelligible et complète pour sensibiliser le plus grand nombre et en faire un levier de changements de comportement. Ce sera le défi de l’Astee pour les prochaines années dans la continuité de son engagement plus que centenaire » conclut Anne-Laure Makinsky, sa directrice générale.