L’ultrafiltration pour assurer la biosécurité de la production piscicole : cas d’une nurserie d’esturgeons
Ultrafiltration for the biosecurity of fish production: the case of a sturgeon nursery
RésuméL’élevage d’esturgeon nécessite une attention particulière. Outre le fait que la durée d’élevage est relativement longue, le changement climatique a pour conséquence des températures de plus en plus élevées favorables à l’émergence d’agents pathogènes. Le contrôle de la qualité de l’eau d’élevage est important surtout les premières années de vie du poisson pour lutter contre un mimivirus (AcIV-E) et une mycobactérie (Mycobacterium liflandii). Les crises de mimivirus de l’esturgeon se déclenchent le plus souvent à la suite d’un stress lors de la première année de vie de l’esturgeon. Ces crises peuvent entraîner une mortalité importante (70 %) et celles-ci sont référencées uniquement dans les cas où la mortalité atteint 100 %. Mycobacterium liflandii affecte également mortellement les jeunes générations d’esturgeons sibériens (Acipenser baerii) principalement au cours de l’année N+1 avec des mortalités allant de 5 à 30 % lorsque la température des rivières dépasse 21 °C en période estivale. La rétention de ces micro-organismes pathogènes et de la flore totale par ultrafiltration a été évaluée à une échelle semi-industrielle. La première partie de cette étude concerne l’élimination spécifique des mimivirus, de la flore totale et des mycobactéries et la seconde partie vise à évaluer sur le long terme (cinq mois) les performances hydrauliques du procédé d’ultrafiltration. Bien que la température (21 °C maximum) n’ait pas été suffisante pour détecter la présence des mycobactéries, une bonne rétention des mimivirus (jusqu’à 4,7 log d’abattement) et de la flore totale a été observée tout au long de l’étude. Une qualité d’eau plus stable a été obtenue par ultrafiltration et confirme le grand potentiel de l’ultrafiltration pour la biosécurité de la production piscicole.
AbstractSturgeon farming requires special attention. In addition to a relatively long rearing, climate change has resulted in increasingly high temperatures favorable to the emergence of pathogens. The control of water quality is essential especially the first years of life of the fish to prevent a mimivirus (AcIV-E) and a mycobacterium (Mycobacterium liflandii). Sturgeon mimivirus epidemics are most often triggered by stress during the sturgeon's first year of life. These crises can lead to significant mortality (up to 70%) and have only been documented in hatchery populations where mortality reached 100%. Mycobacterium liflandii, fatally affects young generations of Siberian sturgeon (Acipenser baerii) mainly in year N+1 with mortalities reaching 30% when river temperatures rise above 21°C (summer period). The retention of these pathogenic microorganisms and of total flora by ultrafiltration was evaluated at a semi-industrial scale. The first part focuses on the specific removal of mimivirus, total flora and mycobacteria and the second part aims to evaluate over the long term (5 months) the hydraulic performances of the ultrafiltration process. Although the temperature (maximum 21°C) was not sufficient for the mycobacteria to be detected, a good retention of mimiviruses (up to 4.7 log removal) and total flora was observed throughout the study. A more stable water quality was obtained after ultrafiltration and this work confirms the great potential of ultrafiltration for the biosecurity of fish production.
1, 3, 4, 5 Aix-Marseille Université – CNRS – Centrale Marseille – M2P2 – Marseille
2 Caviar de Neuvic – Domaine La Grande Veyssière – Neuvic
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