Contamination des eaux pluviales par les micropolluants : avancées du projet INOGEV
Micropollutant in stormwater: findings of the Inogev research programme
J. GASPERI1 , C. SÉBASTIAN2 , V. RUBAN3 , M. DELAMAIN4 , S. PERCOT5 , L. WEIST6 , C. MIRANDE7 , E. CAUPOS8 , D. DEMARE9 , M. DIALLO KESSOO10 , M. SAAD11 , J.J. SCHWARTS12 , P. DUBOIS13 , C. FRATTA14 , H. WOLFF15 , R. MOILLERON16 , G. CHEBBO17 , C. CREN18 , M. MILLET19 , S. BARRAUD20 , M.-C. GROMAIRE21
Cet article synthétise les résultats du projet INOGEV sur les concentrations de micropolluants organiques et métalliques dans les eaux pluviales strictes. Ce projet a permis non seulement d’étudier certains polluants jusqu’alors faiblement documentés dans la littérature, mais également d’établir les ordres de grandeur des concentrations totales, dissoutes et particulaires dans les eaux pluviales. Excepté pour quelques micropolluants pour lesquels le trafic automobile est une source importante de contamination (certains métaux, hydrocarbures aromatiques polycycliques HAP) et les polybromodiphényléthers (PBDE), aucune différence significative n’a été observée entre les trois bassins versants étudiés, la variabilité interévénementielle des concentrations sur un même site étant du même ordre de grandeur que la variabilité intersite. De manière générale, la distribution des polluants entre phases dissoute et particulaire dépend des propriétés physicochimiques des molécules. Les métaux sont préférentiellement associés aux particules : > 50 % pour As, Cd, Mo, Ni, V, Cu et Zn, et > 80 % pour Co, Cr, Pb et Ti. Pour les composés organiques, cette répartition dépend fortement du coefficient octanol- eau (Kow). Au regard des processus de production et de transfert sur les surfaces urbaines, les résultats indiquent pour un large panel de molécules que les apports atmosphériques ne contribuent que minoritairement à la pollution observée aux exutoires, leur contribution n’excédant généralement pas 30 %. Démontré pour les métaux et les HAP à travers des études antérieures, ce résultat est innovant pour les autres molécules étudiées et vient confirmer une production locale importante.
Abstract
Cet article synthétise les résultats du projet INOGEV sur les concentrations de micropolluants organiques et métalliques dans les eaux pluviales strictes. Ce projet a permis non seulement d’étudier certains polluants jusqu’alors faiblement documentés dans la littérature, mais également d’établir les ordres de grandeur des concentrations totales, dissoutes et particulaires dans les eaux pluviales. Excepté pour quelques micropolluants pour lesquels le trafic automobile est une source importante de contamination (certains métaux, hydrocarbures aromatiques polycycliques HAP) et les polybromodiphényléthers (PBDE), aucune différence significative n’a été observée entre les trois bassins versants étudiés, la variabilité interévénementielle des concentrations sur un même site étant du même ordre de grandeur que la variabilité intersite. De manière générale, la distribution des polluants entre phases dissoute et particulaire dépend des propriétés physicochimiques des molécules. Les métaux sont préférentiellement associés aux particules : > 50 % pour As, Cd, Mo, Ni, V, Cu et Zn, et > 80 % pour Co, Cr, Pb et Ti. Pour les composés organiques, cette répartition dépend fortement du coefficient octanol- eau (Kow). Au regard des processus de production et de transfert sur les surfaces urbaines, les résultats indiquent pour un large panel de molécules que les apports atmosphériques ne contribuent que minoritairement à la pollution observée aux exutoires, leur contribution n’excédant généralement pas 30 %. Démontré pour les métaux et les HAP à travers des études antérieures, ce résultat est innovant pour les autres molécules étudiées et vient confirmer une production locale importante.
1,7,8,11,14,15,19 Université Paris-Est – LEESU, UMR-MA 102 – AgroParisTech – 6-8, avenue Blaise-Pascal – Cité Descartes – 77455 Champs-sur-Marne
2,18 Université de Lyon – INSA Lyon – Université Lyon 1 – DEEP – 34 avenue des Arts – 69621 Villeurbanne cedex
3,4,5,9 Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de l’Aménagement et des Réseaux – Route de Bouaye, BP 4129 44341 Bouguenais cedex
6,12,16 Université de Lyon – CNRS – Université Claude Bernard Lyon-1 – Ens de Lyon – Institut des sciences analytiques (ISA) – UMR 5280 – 5, rue de la Doua – 69100 Villeurbanne
10,13,17 Laboratoire des matériaux surfaces et procédés pour la catalyse – UMR 7515 – 26, rue Becquerel – 67087 Strasbourg cedex 2
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