Les fortes inondations qui ont touché la France, notamment en 2016 et en 2018, ont engendré, outre des dégâts matériels et des sinistres en grand nombre, des coûts financiers, directs et indirects, majeurs. Durant ces catastrophes, la continuité de tous les opérateurs stratégiques (électricité, télécommunications, gaz, eau, assainissement, transports, etc.) nécessaire à la population et à l’activité professionnelle, a été fortement fragilisée, voire interrompue. Cette situation peut également avoir pour conséquence, par effet domino, la disparition d’autres services dits « interdépendants », mais également toucher un territoire non directement impacté par l’inondation ce qui amplifie considérablement les conséquences de la crise. Il a été constaté par ailleurs que des acteurs, et a fortiori la grande majorité de la population, n’étaient pas pleinement préparés à de telles crises causées par ces phénomènes naturels. Face au changement climatique en cours, augmentant la fréquence d’apparition et l’ampleur des inondations, l’ensemble des acteurs (services de l’État, opérateurs stratégiques, collectivités territoriales, citoyen, etc.) doit être en capacité, chacun à son niveau de responsabilité, de se préparer en amont de la crise, d’en assurer une communication fiable et une gestion efficace dans l’objectif de réduire les dégâts occasionnés et de générer un retour à la normale le plus rapide possible. En réponse à cette situation, l’Association scientifique et technique pour l’eau et l’environnement a mis en place le groupe de travail « Crues » qui synthétise dans cet article, notamment pour les services publics d’eau potable, les étapes et les actions clés nécessaires à mettre en oeuvre pour une gestion de la crise facilitée et une résilience optimisée.

The severe floods in France, in particular those which occured in 2016 and 2018, generated, alongside considerable infrastructure damages and large numbers of incidents, significant financial costs, both direct and indirect. During these disasters, the continuity of all strategic operators (such as electricity, telecommunications, gas, water, sanitation, transport) necessary for the population and professional activity, was severely weakened and sometimes even interrupted. The situation can also have as outcome, through a domino effect, the elimination of interdependent services, but also to affect a territory not directly impacted by the flood, which considerably amplifies the consequences of the crisis. Moreover, some actors, and a fortiori the vast majority of the population, were not fully prepared for such natural disasters. To address climate change and the increasing frequency and scale of floods, all stakeholders (such as government services, strategic operators, local authorities, citizens) must be able, each at its own level of responsibility, to get ready ahead of the disaster, to ensure reliable communication and effective management in order to reduce the damages caused and to generate a return to normal as quickly as possible. In response to this situation, the Scientific and Technical Association for Water and the Environment (Astee) has set up a working group on floods, which summarises in the article, particularly for drinking water utilities, the key steps and actions needed to facilitate natural disaster management and optimise resilience.