Les changements climatiques, déjà perceptibles, ont et auront des conséquences sur le fonctionnement des services publics d’eau potable, sur les ressources en eau et les milieux aquatiques. Eau de Paris a mis en place un programme d’actions pour pallier tant aux effets d’une sécheresse que ceux liés aux inondations. La pertinence de ce programme a été testée avec succès lors de la sécheresse de 2006 pendant laquelle les Parisiens ont pu être alimentés en quantité avec une eau de qualité. Les travaux menés sur les infrastructures permettront d’assurer la production d’eau de consommation en quantité et en qualité en cas d’inondations (type crue 1910). Dans cet article, nous nous sommes focalisés sur l’autre facette du problème à savoir, quelle peut être la contribution de l’activité de production de l’eau de consommation humaine aux dérèglements climatiques. Depuis 2003, Eau de Paris établit son bilan Carbone pour connaître les sources d’émission de gaz à effet de serre liées à ses activités afin de les maîtriser et les réduire. Bien que modeste par rapport à de nombreuses industries ou activités telles que le transport ou bien même la consommation d’eau embouteillée, l’activité de production/distribution d’eau de consommation génère directement ou indirectement des émissions de GES qu’il convient de minimiser. L’analyse des données du bilan Carbone montre que l’énergie de pompage, de relevage et de refoulement est le poste qui contribue le plus aux émissions de GES. Le deuxième poste est celui des réactifs, en particulier celui du charbon actif en grains. Des études en cours devraient permettre d’augmenter globalement la durée de vie des charbons actifs et donc de minimiser significativement l’équivalent gaz à effet de serre qui lui est attaché, sans remettre en cause la qualité des eaux distribuées.