L’eau est depuis quelques années au coeur de tous les débats. La répétition de plusieurs années relativement sèches, la mise en œuvre d’un plan d’action national pour la « Gestion de la rareté de l’eau », des consommations d’eau en baisse constante, et les questions que soulèvent le réchauffement climatique sur la disponibilité des ressources sont autant de sources d’alimentation de ce débat.

Pourtant l’eau n’est pas rare en France. Les prélèvements pour l’ensemble des usages (eau potable, énergie, industrie et irrigation) représentent respectivement moins de 20% des apports annuels moyens, et 80% de ces prélèvements sont restitués au milieu naturel. À l’échelle internationale, la France apparaît même comme un pays richement doté en ressources hydriques.

Répartition, qualité et variabilité sont les vrais enjeux auxquels nous sommes confrontés :

• répartition, car on observe bien sûr des écarts importants en termes d’indice d’exploitation des ressources d’eau douce d’une région à l’autre;

• qualité, car une grande partie des ressources sont victimes, de façon plus ou moins intenses, des pollutions diffuses (nitrates, phosphore, pesticides…);

• variabilité, car le changement climatique fait craindre une plus grande occurrence de phénomènes climatiques extrêmes (chaleur et sécheresse prolongée, vague de froid intense, pluies de forte intensité…).

Pour faire face à ces enjeux, plusieurs actions doivent être menées de front.

• Les économies d’eau « ni gaspillage ni rationnement » : compte tenu des nombreux bénéfices environnementaux, économiques et sanitaires associés à l’usage de l’eau potable, son utilisation ne doit pas s’inscrire de façon pérenne dans une logique de rationnement. Toutefois, il n’en est pas moins essentiel d’assurer une utilisation raisonnée à travers une lutte efficace contre le gaspillage.

• La sécurisation de l’alimentation en eau potable : compte tenu des gros efforts réalisés depuis 1976, on peut estimer aujourd’hui en France que 90% du chemin a été parcouru pour une sécurisation complète de l’alimentation en eau potable dans le pays. Nous disposons par ailleurs d’une large palette de solutions techniques qui permettent d’accroître la disponibilité de la ressource, tout en préservant les milieux naturels.

• Le combat pour la qualité des ressources: c’est bien là qu’est le plus grand défi des années à venir, avec l’objectif du bon état écologique et chimique des masses d’eau en 2015 de la directive cadre sur l’eau. Dans cette logique, la « sanctuarisation » des masses d’eau stratégiques pour l’alimentation en eau potable doit être la priorité des gestionnaires de service.