La construction de bassins de rétention des eaux pluviales et/ou unitaires comme moyen de gestion alternatif au transfert direct des eaux de ruissellement urbain plus en aval, selon une logique « tout tuyau », s’est généralisée en France à partir des années 1970.

Cette étude se propose d’illustrer les difficultés techniques qui peuvent affecter l’exploitation et l’entretien de tels ouvrages. Les exemples présentés mettent en évidence le lien fort qui peut exister entre la conception des ouvrages et leur plus ou moins grande facilité d’exploitation ultérieure et, au-delà, le nécessaire optimum économique entre coûts d’investissement et coûts d’exploitation que permet d’atteindre une conception soignée.

En effet, il convient de distinguer la phase de dimensionnement d’un bassin qui permet de disposer d’un volume de stockage suffisant (c’est-àdire adapté aux événements pluvieux dont on veut se protéger) et la phase de conception, tant en termes de génie civil que d’équipements annexes. Faute d’une conception adéquate, certains ouvrages de rétention se révèlent très difficiles à exploiter, voire dangereux. Pour la plupart d’entre eux, un ou plusieurs défauts de conception, ou bien un niveau d’équipement insuffisant, sont souvent à l’origine de ces constats « douloureux ».

D’une part, les dysfonctionnements constatés sont généralement liés à la rétention des flottants et des sables en amont de l’ouvrage, aux systèmes de nettoyage et d’évacuation des boues décantées dans l’ouvrage ou à une ventilation insuffisante des locaux, favorisant l’accumulation de gaz entraînant des problèmes de sécurité des personnels et de corrosion prématurée des équipements.

D’autre part, les conditions de gestion hydraulique des ouvrages, notamment leur vidange après un événement pluvieux, s’avèrent souvent plus compliquées à maîtriser en exploitation que ne l’avaient laissé supposer les notices de calcul accompagnant la phase de dimensionnement/conception de l’ouvrage.

Au contraire, pour d’autres ouvrages de rétention, le soin apporté à la conception, au choix et à la mise en place d’équipements appropriés facilitera grandement leur exploitation ultérieure. Ces dispositions pourront certes se traduire par une augmentation des coûts d’investissement. Parmi les solutions mises en place, on peut citer des pompes adaptées à la reprise des boues décantées, le respect de pentes et des longueurs de radier suffisantes pour entraîner les boues lors des opérations de chasse, le compartimentage ou non de l’ouvrage, une aération mécanique couplée à une tour de désodorisation…

Toute la difficulté de la phase de conception consiste alors à identifier le niveau optimal d’équipement de l’ouvrage pour garantir sa facilité ultérieure d’exploitation et d’entretien, gage d’efficacité et de pérennité de l’ouvrage une fois celui-ci réalisé.