Le secteur du bâtiment et des travaux publics est confronté à un paradoxe important. D’une part, la raréfaction des ressources non renouvelables et le besoin actuel de sobriété énergétique demandent de repenser les pratiques constructives traditionnelles. D’autre part, l’accroissement démographique français entraîne, de fait, une augmentation du besoin de constructions, notamment de logements, d’infrastructures et de services. C’est dans ce contexte que prend sens la notion d’économie circulaire, consistant à considérer le déchet comme une ressource. Les projets de démolition, de construction ou de réhabilitation de bâtiments ou d’infrastructures se déploient sur un temps long, de quelques mois à plusieurs années. De nombreux acteurs sont impliqués, de la définition du programme à l’achèvement des travaux. Cela nécessite une ingénierie technique, opérationnelle et logistique pour déployer l’économie circulaire. Dans ce contexte, le Cerema décline dans le cadre de l’accompagnement de maîtres d’ouvrage une démarche dont l’objectif est d’opérationnaliser les principes de l’économie circulaire à l’ingénierie d’un projet de construction ou d’aménagement. Cette démarche en trois temps – (1) anticiper, (2) prescrire et (3) capitaliser – implique d’identifier les acteurs pertinents, les outils – existants ou à inventer –, et les temps du projet pour les appliquer. Actuellement, elle est mise en œuvre sur plusieurs projets en France métropolitaine. Les retours d’expérience de l’application de cette démarche se déclinent à plusieurs échelles : celle d’un projet de construction ou d’aménagement, celle d’un territoire (commune, département, région) ou celle d’un patrimoine bâti ou routier. Ils permettent de constater les apports de la démarche sur les étapes d’un projet de construction et d’aménagement. L’application d’une telle démarche doit inciter l’ensemble des métiers de la construction à enrichir leurs pratiques d’économie circulaire. Également, la valorisation de projets exemplaires en la matière permet d’avancer des arguments en faveur d’une reproductibilité de la démarche.

The construction sector has to deal with an important paradox. On one hand, the natural raws limits and the actual need of energetic sobriety require to rethink the traditionnal constructive ways. On the other
hand, the french demographic growth is generating a global increase of the number of constructions, in particular for housing, infrastructure and services. Circular economy takes sense in this paradoxal context, with the principle of considering a waste as a raw. The demolition, construction or rehabilitation projects are build on a long-term, from several months until years. A lot of stakeholders are involved, from the program identification until the end of works, including a technical, operationnal and logistical engineery. In this context, Cerema has developped a methodolody to adapt the circular economy objectives at a construction or development project. The methodology in three steps (anticipate/prescribe/capitalize) involves the identification of the implicate stakeholders, the tools – existing or to create, and the knowledge of project temporality. It is in experiments on several projects in France. The experimental results are declined on various perimeters: the construction or development project perimeter, the territory scale (town, department, region) or the patrimonial scale (buildings or infrastructures). They give some precisions on the methodology depending of various experimental subjects. The experimentations need to incitate all the construction or development stakeholders to enrich their constructives ways with the circular economy methodology. The recovery of exemplar projects about circular economy is a demonstration of the reproducibility of the methodology.