Gestion des eaux pluviales et prévention des inondations : quelle communication par les collectivités ?
Storm water and floods management: how do utilities make communication?
RésuméLa pression urbaine grandissante nécessite l’implantation, le développement ou plus simplement l’entretien des infrastructures qui composent le milieu urbain. Un projet d’infrastructure doit donc tenir compte d’une multitude de dimensions, et notamment l’acceptabilité par les riverains, et cela au cours des différentes phases de la vie de cette infrastructure. Or les projets d’infrastructure ne sont pas toujours bien perçus et acceptés. Nous nous intéressons plus précisément aux infrastructures de prévention contre les inondations et de gestion des eaux pluviales qu’elles soient grises (digues, barrages écrêteurs de crues) ou vertes ou alternatives (toits végétalisés, noues…). Dans cet article, nous présentons deux méthodes d’investigations sur le rôle de la communication par les gestionnaires pour améliorer l’acceptabilité des infrastructures par les habitants, dans le cadre du projet CAAIRN. La première s’appuie sur une revue de littérature grise pour analyser le rôle de trois types d’outils : classiques, participatifs, numériques, en faisant le lien avec le niveau d’implication du public. Cette analyse constitue un support destiné aux différentes parties prenantes dans un projet d’aménagement ou de maintenance d’infrastructures pour l’aide au choix de méthodes appropriées de communication envers les habitants. La seconde consiste à produire une analyse croisée des pratiques des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) en matière de communication vers différents acteurs et a permis d’identifier des actions incitatives (exemple : déconnexion de toitures subventionnée) pour acculturer les habitants aux techniques alternatives de types noues, bassins… et développer la désimperméabilisation des sols chez les habitants. Cette analyse repose sur l’interview d’agents de différents services concernés par la planification et l’entretien des infrastructures, au sein de trois collectivités (métropole d’Aix-Marseille-Provence, Eurométropole de Strasbourg, métropole du Grand Lyon). Trois niveaux de communication ont été identifiés : interne, externe avec les professionnels et les scientifiques, externe avec les usagers, et l’acceptabilité des usagers vue par les gestionnaires a été analysée.
AbstractGrowing urban pressure requires establishment, development or more simply maintenance of the infrastructures that make up the urban environment. An infrastructure project must therefore take into account a multitude of dimensions, and in particular the acceptability by local residents, and this during the different phases of the life of this infrastructure: design, construction / site or life in service. However, infrastructure projects are not always well received and accepted. We are more specifically interested in grey but above all in green infrastructures for flood prevention and storm water management (best management practices). In this article, we present two methods of investigation on the role of communication by managers to improve the acceptability of infrastructures by residents, as part of the CAAIRN project (Approach to Characterization and Improvement of Acceptability of Infrastructures by the residents - Application to urban flood and storm water management infrastructures - Ferec Foundation funding). The first is based on a grey and scientific literature review to analyse the role of 3 types of tools: classic, participatory, digital by making the link with the level of public involvement. The second consisted of interviewing agents from different departments concerned with the planning, maintenance, etc. of infrastructures, within three utilities to analyse their practices and carry out a cross-analysis identifying three levels of communication: internal, external with professionals and scientists, external with the residents and the analysis of the acceptability of the residents seen by the managers.
1, 2 Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) – École nationale du génie de l’eau et de l’environnement de Strasbourg (Engees) – UMR Gestion territoriale de l’eau et de l’environnement (Geste) – Strasbourg
3, 4 Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) – Aix-Marseille Université – UMR Recover – Aix-en-Provence
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