Peu coûteux et très efficaces, les pesticides se sont imposés dans les domaines agricoles, urbains et domestiques. Ces molécules se retrouvent aujourd’hui dans tous les compartiments de l’environnement, notamment dans les milieux aquatiques. Le suivi resserré des substances actives et de leurs résidus, présents dans l’environnement à des concentrations potentiellement dommageables pour les écosystèmes, apparaît aujourd’hui comme une nécessité. L’application de la directive cadre sur l’eau (DCE), l’une des principales réglementations européennes ciblant les eaux, requiert des techniques d’échantillonnage et d’analyse performantes, alliant haute sensibilité, facilité de mise en oeuvre, coûts abordables, et surtout précision et fiabilité. Actuellement, la méthodologie employée consiste en des prélèvements ponctuels d’eau à pas de temps espacés (une fois par mois en général) suivis de l’analyse en laboratoire. Cette approche souffre d’un manque de représentativité temporelle, couplée à une sensibilité analytique souvent peu satisfaisante. Les techniques d’échantillonnage passif développées au cours des 20 dernières années pourraient être intégrées dans les réseaux de surveillance réglementaires afin de pallier ces manques, mais des questions subsistent encore quant à leur opérationnalité. La présente étude a été réalisée dans le but de tester la validité de l’échantillonnage passif pour la surveillance de la contamination en pesticides des eaux de surface. Après un bref état des lieux des aspects réglementaires de la DCE et des principales caractéristiques des échantillonneurs passifs, deux exemples de mise en oeuvre d’un échantillonneur passif (le Polar organic chemical integrative sampler ou Pocis) sur le terrain sont détaillés. Ces applications en conditions réelles ont montré que le Pocis peut être adapté aux deux volets de la DCE, à savoir le contrôle de surveillance et le contrôle opérationnel, même si quelques ajustements d’ordre réglementaires ou techniques sont encore nécessaires. L’échantillonnage passif pourrait donc être utilisé en complément des pratiques actuelles pour un meilleur suivi de la qualité des eaux de surface.

Pesticides have been used in agriculture and urban activities since the 1950s because they are cheap, easy to use and very efficient. But this intensive use has led to diffuse contamination of environmental compartments (air, soil, water). The presence of these molecules can lead to toxic effects for biota or affect human use of water. The implementation of the Water Framework Directive (WFD) requires the use of an efficient monitoring network, based on reliable sampling and analytical techniques. Nowadays, grab sampling followed by extraction of analytes and chromatographic analysis is the most widespread strategy because of its simplicity of implementation but it also has numerous drawbacks. The crux of the issue lies in the lack of temporal representativeness and the low analytical sensitivity. An alternative strategy to overcome some of these problems could be the use of passive samplers. This contribution aims at discus - sing the possible application of passive samplers in regulatory monitoring programs. After a brief review of the regulatory aspects of the WFD and the main characteristics of passive samplers, two examples of the implementation of a passive sampler (Polar organic chemical integrative sampler or Pocis) in the field are detailed. These field studies showed that Pocis can be adapted to the two components of the WFD, namely surveillance control and operational control, although some regulatory or technical adjustments are still needed. Passive sampling could therefore be used in addition to current practices for a better monitoring of surface water quality.