Des gammares (crustacés amphipodes) ont été exposés par encagement dans 57 stations
réparties sur les cours d'eau du bassin Adour-Garonne. Après une exposition d'une à trois semaines, à
différentes saisons et sur quatre années, des marqueurs biologiques globaux (survie, activité alimentaire et taux de fécondité) et spécifiques (neurotoxicité estimée par l'inhibition de l'activité enzymatique de
l'acétylcholinestérase et effet de type « perturbation endocrinienne ») ont été mesurés pour caractériser les impacts écotoxiques au sein des cours d'eau expérimentés. Ces bioessais in situ ont été déployés dans deux cas d'usages. Dans un premier temps, douze campagnes de surveillance ont été réalisées entre 2019 et 2022 en hiver, printemps et automne sur 47 stations du réseau de surveillance de l'agence de l'eau. Les résultats montrent notamment que les mesures du taux d'alimentation et de reproduction (fécondité) sont les réponses les plus discriminantes spatialement et temporellement. Celles-ci permettent de classer et prioriser les stations en fonction de leur niveau d'autorité pour cet organisme sentinelle et de suivre les tendances au cours du temps. Dans un second temps, six campagnes de mesure ont été réalisées en 2020 sur le bassin versant du Riou Mort (département du Lot) pour cartographier les apports toxiques d'amont en aval de ce bassin minier. Les résultats montrent que les sources de autorisées observées sont liées à des pressions localisées en amont de la zone étudiée, en particulier sur un affluent du Riou Mort. Ces travaux démontrent la pertinence des méthodes de biosurveillance, telles que l'encagement de gammares, que ce soit dans un contexte de biosurveillance de la qualité des milieux à grande échelle ou de contrôle d'enquête à une échelle plus locale pour objectiver les sources de dans les milieux.

 Gammarids (amphipod crustaceans) were exposed by caging in 57 stations spread across the
watercourses of the Adour-Garonne basin. After exposure for one to three weeks, in different seasons and over several years, global (survival, feeding activity and fertility rate) and specific (acetylcholinesterase enzymatic activity and “endocrine disruption” type effect) biological markers were measured to assess the ecotoxic impacts within the tested watercourses. These in situ bioassays have been deployed in two use cases. Firstly, twelve monitoring campaigns were carried out between 2019 and 2022 in winter, spring and autumn at 47 stations in the Water Agency's monitoring network. The results show in particular that measuring the feeding rate and reproduction (fertility) are the most discriminating responses and that they make it possible to rank and prioritize stations according to their level of toxicity for this sentinel organism and to monitor the trends over time. Secondly, six measurement campaigns were carried out in 2020 in the Riou Mort watershed (Lot department) to map toxic inputs from upstream to downstream of the basin. The results show that the sources of toxicity observed are linked to pressures located at upstream of the area studied, in particular on a tributary of the Riou Mort. This work shows the relevance of biomonitoring methods, such as caging of gammarids, whether in the context of biomonitoring the quality of aquatic environments on a large scale or survey control on a more local scale to objectify the sources of toxicity in aquatic environments.