zone de rejet végétalisée épuration micropolluant
Études
Assainissement
Ressources en eau et milieux aquatiques
TSM 7/8 2014 - Page(s) 43-50

Les zones de rejet intermédiaires en assainissement : observations de terrain et comportement des polluants au sein de ces zones

Buffer zones in sewer treatment: field observations and behavior of micropollutants

Résumé

Les zones de rejet intermédiaires (ZRI) (ou « zones tampon » ou « zones de rejet végétalisées » [ZRV]) sont des espaces naturels aménagés entre les stations d’épuration et les milieux aquatiques. Leur mise en place s’est multipliée ces dernières années. Dans ce contexte, à l’instar d’autres acteurs (l’ARPE, le groupe de travail EPNAC, l’AERM), Veolia Eau a réalisé un audit sur environ une quinzaine de zones exploitées en France (jardins filtrants, fossés végétalisés, méandres artificiels…). Il ressort que :

  • les objectifs sont divers et pas toujours clairement définis, l’objectif principal assigné à ces zones étant l’intégration paysagère ou écologique des stations d’épuration;

  • les règles appliquées pour le dimensionnement restent assez empiriques et basées sur les ratios disponibles dans la littérature;

  • peu de mesures sont disponibles pour évaluer les performances épuratoires, notamment en ce qui concerne les micropolluants. Pour les paramètres globaux, dans la mesure où ces zones sont implantées à la suite d’un traitement complet, on n’observe pas ou peu d’abattement complémentaire en moyenne. En revanche, en cas de pollution accidentelle (dysfonctionnement d’un ouvrage sur la station), un effet tampon notable est observé;

  • l’entretien de ces zones se révèle assez important (proliférations d’invasives, configurations ne permettant pas l’usage d’engins mécaniques…).

Ces constats rejoignent ceux des autres études (Epnac…). Pour assurer la réussite et la durabilité de ces zones, il s’avère donc nécessaire de bien clarifier au préalable les objectifs, d’adapter le dimensionnement en conséquence pour optimiser les performances et de bien intégrer les contraintes d’exploitation.

Par ailleurs, des campagnes pour étudier le comportement des micropolluants – éléments traces métalliques, pharmaceutiques, pesticides et polluants industriels (HAP, PCB, plastifiants, etc.) – au sein de ces zones ont été lancées sur trois sites (un jardin filtrant, des lagunes végétalisées et un fossé d’infiltration enherbé). Même si des investigations complémentaires apparaissent nécessaires pour pouvoir conclure quant à la pertinence de ces zones pour « traiter » les micropolluants en garantissant des niveaux de performance, les premiers constats sont encourageants. En effet, des abattements significatifs ont pu être mesurés pour certains micropolluants (par exemple Zn : 30%, bézafibrate : 45%…) alors même que les conditions hivernales des campagnes étaient plutôt défavorables et que la conception des ZRV étudiées n’était pas optimisée.

Abstract

“Buffer zones” (or constructed wetlands) are seminatural areas placed between the wastewater treatment plants and aquatic environments. Their implementation has multiplied in recent years. In this context, like other actors in France, Veolia Water has carried out an audit of about fifteen exploited areas in France (filtering gardens, vegetated ditches, artificial meanders…). This article presents the main conclusions of this audit:

  • the objectives are diverse and not always clearly defined, the main objective for these areas is generally landscape or ecological integration of wastewater treatment plants;

  • the design rules and criteria remain rather empirical and based on ratios available in the literature;

  • few measures are available to assess the treatment performance, especially regarding micropollutants. For global parameters (TSS, COD…), we do not observe additional reduction (or a weak one), as these areas are generally located after a complete treatment. But, in case of accidental pollution (dysfunctionning of an equipment on the station), a significant buffering effect is observed;

  • the maintenance of these areas is quite tedious (algal, invasive species, configurations which do not allow the use of mechanical devices…).

These findings are consistent with those of other studies in France: Boutin et al., 2010; Agence régionale pour l’environnement, 2010; Agence de l’eau Rhin-Meuse, 2012… To ensure the success and sustainability of these areas, it is therefore necessary to clarify in advance the goals and objectives of these buffer zones, to adjust the design accordingly and optimize the performance taking into account operational constraints.

In addition to this work, campaigns to study the behavior of micropollutants – metals, pharmaceuticals, industrial contaminants (PAH, PCB, plasticiziers…) – in these areas have been launched on three different sites (filtering gardens, lagoons, and vegetated ditches). Although further investigations seem necessary to conclude on the relevance of these areas to “treat” micropollutants ensuring performance levels, the initial findings are encouraging. Indeed, significant reductions have been measured for some micropollutants (eg, Zn: 30%, Bezafibrate: 45%...) even though winter conditions campaigns were rather unfavorable and design of the studied zones was not optimized.

Mots clés : zone tampon, zone de rejet végétalisée, zone de rejet intermédiaire, station d'épuration urbaine, Micropolluants
Keywords : buffer zone, constructed wetland, wastewater treatment plant, micropollutants
https://doi.org/10.1051/tsm/201407043

1,2,4 Veolia Eau, direction technique – 1, rue Giovanni-Battista-Pirelli B – 94410 Saint-Maurice
3 VERI – 10, rue Jacques-Daguerre – 92500 Rueil-Malmaison

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Article paru dans TSM 7/8 2014
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