zone de rejet végétalisée épuration micropolluant cartographie
Études
Assainissement
Ressources en eau et milieux aquatiques
TSM 7/8 2014 - Page(s) 52-61

Mesures d’efficacité des zones de rejet végétalisées : méthodes et résultats

Measuring the effectiveness of constructed wetland at the outlet of WWTPs: methods and results

Résumé

Dans le cadre de l’atteinte du bon état de nos masses d’eaux, encadré par la directive cadre sur l’eau, on a pu constater depuis plusieurs années l’installation croissante d’espaces tampons, de zones de diffusion, de zones de rejet végétalisées (ZRV), entre des rejets – le plus souvent d’eaux issues de traitement d’eaux usées – et les milieux aquatiques. Ces zones ont pour objectif, suivant le cas, de parfaire le niveau de qualité de l’eau avant rejet ou encore de lisser l’impact hydraulique. Plusieurs centaines de ZRV ont été recensées en France et l’on constate que l’utilisation de zones humides artificielles est également en fort déploiement dans de nombreux pays.

Il est vrai que ces dispositifs pouvant être installés sur des rejets aux qualités différentes et avec de multiples configurations, dans diverses régions, la mesure de leur efficacité se révèle délicate, notamment en fonction du type d’écoulement rencontré. Ainsi, il a été décidé qu’à la suite de la mise en place de la zone humide artificielle en aval du rejet de la station d’épuration du Syndicat intercommunal à vocation multiple (Sivom) de la Palus à Saint-Just (34), les études visant à en déterminer l’efficacité seraient encadrées par des protocoles adaptés spécifiquement au fonctionnement typique de ces espaces humides. C’est en été 2009 que la zone humide artificielle de Saint-Just, d’après un concept développé par Lyonnaise des Eaux et nommé Zone Libellule a été mise en eau. Pour mieux comprendre son fonctionnement, une étude scientifique a été menée avec pour objectif de mesurer l’efficacité tant sur la partie élimination des polluants, et en particulier des polluants émergents, que sur l’évolution de la bio-diversité et de ses services rendus.

Pour remplir ces objectifs, une trentaine de protocoles expérimentaux ont été élaborés. Ils ont permis d’évaluer les capacités de traitement en incluant des mesures sur la météorologie, sur l’hydraulique, sur les concentrations en macro-polluants et en micropolluants, sur la bactériologie et sur les caractéristiques physico-chimiques de l’eau. La partie biodiversité a également pu être évaluée en prenant en compte les inventaires des espèces végétales, de l’avifaune, des amphibiens, des odonates, des orthoptères, des macro-invertébrés benthiques, des diatomées et de certains microorganismes.

Plus de 1000000 de données ont pu être ainsi prises en compte à l’aide de capteurs mesurant en continu, de campagnes d’analyses hebdomadaires, de mesures saisonnières ou annuelles pour la bio-diversité, ou encore de 15 bilans spécifiques pour les micropolluants.

 

Abstract

As part of the programme to improve the status of our bodies of water, as required by the Water Framework Directive, we have in recent years seen the growing use of buffer spaces, diffusion zones, constructed wetland at the outlet of WWTPs, situated between the discharge points, usually treated water from sewage plants, and the aquatic eco-systems. Depending on the individual case, the purpose of these zones is to further improve the quality of the water before discharge, or mitigate the hydraulic impact. Several hundred of cons tructed wetlands have been identified in France and it can be seen that there is also widespread deployment of constructed wetlands in many countries.

It is true that because these systems can be installed on discharges of different quality levels and with a multitude of configurations, in a variety of regions, it is far from easy to measure their effectiveness, especially for the different types of flows encountered.

The decision was therefore taken that following the creation of the constructed wetland downstream of the discharge from the Sivom (District Public Works Authority) de la Palus wastewater treatment plant in Saint-Just (Herault administrative region, 34), studies to determine its effectiveness would be run in compliance with protocols specifically adapted to the typical operation of these spaces.

It was in the summer of 2009 that water was released into the Saint-Just constructed wetland, based on a concept developed by Lyonnaise des Eaux and called Zone Libellule. To gain a clearer understanding of how it works, a scientific study was carried out with the aim of measuring the effectiveness, both with regard to the elimination of pollutants, in particular emerging pollutants, and to the changes in biodiversity and the provided services.

To meet these goals, about thirty experimental protocols were validated. They were used to evaluate treatment capacities, including measurements concerning meteorology, hydraulics, concentrations of macropollutants and micropollutants, bacteriology and the physical-chemical characteristics of the water. The biodiversity aspect was also evaluated by taking account of the inventories of plant species, birds, amphibians, odonata, orthoptera, benthic macroinvertebrates, diatoms and certain micro-organisms. More than 1,000,000 data were thus incorporated from continuous-measurement sensors, weekly analysis campaigns, seasonal or annual biodiversity measurements, as well as 15 specific analyses for micropollutants.

 

Mots clés : zone de rejet végétalisée, zone humide artificielle, méthodes, macropolluants, Micropolluants, biodiversité, zone libellule
Keywords : constructed wetland at the outlet of WWTP, methods, macropollutants, micropollutants, biodiversity, zone libellule
https://doi.org/10.1051/tsm/201407052

1,2,3,4 Lyonnaise des Eaux – direction ingénierie environnementale – 12, route de Bessan – 34340 Marseillan  

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Article paru dans TSM 7/8 2014
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