Protéger la qualité des eaux des captages en bassins versants forestiers
Protection of water resources in forested watersheds
RésuméSi, quantitativement, la forêt affecte souvent négativement le bilan hydrologique en saison sèche, ses effets sont globalement bénéfiques à la protection de la qualité de l’eau. Les arbres servent d’abord de filtre atmosphérique, et sont donc un réceptacle des pollutions et dépôts atmosphériques. Ces pollutions tendent alors à fluer vers les sols. Elles sont intégrées dans la biomasse, fixées dans les sols, et une partie percole dans le sous-sol. Il en résulte une modification plus ou moins forte de la qualité de l’eau rejoignant les nappes souterraines et alimentant les cours d’eau. Mais les arbres améliorent notablement la structuration des sols et la capacité de ces derniers à filtrer et à stocker les matières en suspension, polluants et minéraux. Par ailleurs, la présence des forêts s’accompagne de faibles activités humaines polluantes comme les activités industrielles, agricoles et urbaines au sens large. Il est vrai que l’exploitation forestière peut conduire à certaines pollutions (transport solide, ajout de pesticides, flux temporaires de minéraux et nutriments…), mais ces pollutions potentielles sont modérées comparativement à celles des autres activités humaines, car les activités sylvicoles sont moins fréquentes et généralement moins perturbatrices. On peut donc conclure que la présence des forêts assure souvent un rôle de protection de la qualité des eaux superficielles ou souterraines qui y transitent (en limitant leur contamination, voire en servant de zone tampon dans certains contextes spécifiques), avec une eau souvent de meilleure qualité sous un sol forestier que sous un autre type de sol. Cela ouvre la porte à des synergies entre les activités forestières et les fonctions et usages de l’eau situées en aval. C’est notamment le cas des captages d’eau potable. Comme les bonnes pratiques sylvicoles ont un coût, il convient de rechercher la mise en oeuvre d’un paiement pour service environnemental par les acteurs bénéficiant de ces services.
Abstract
While quantitatively a forest generally has a negative impact on the hydrological balance during dry season, it has globally positive effects on water quality. Trees act as filter of atmospheric pollution and deposits. This pollution tends to channel towards the soils, being either integrated into the biomass, fixed in soils or percolating into the sub-soil. It leads to a modification of the underground water quality, then of the streams and rivers. However, trees improve soil structure and its capacity to fix and store suspended mater, pollutants and minerals. It generally conducts to a better quality of underground water under a forest soil than under other kind of soil. Moreover, where forests are present, other polluting activities are limited (such as industrial, agricultural and urban activities). It is true that forestry operations can lead to some pollutions (transport, pesticides use, temporal mineral and nutrient flows…). But they are globally less impacting than pollutions caused by other human activities, because forestry activities are less frequent and often less disruptive. We can therefore conclude that forests often play a protective role for the quality of both groundwater and surface water that channel through them (by limiting pollutions and even reducing contamination in some specific cases). For that reason, it can be useful to build synergies between water actors and forestry activities. Best Management Practices in forestry activities have a cost that can efficiently be sustained through Payment for Environmental Services from the other activities such as drinking water production.
Suez Consulting – Montpellier
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