La station d’épuration Seine Centre, située à Colombes et insérée dans un tissu urbain dense, est une station compacte et couverte permettant une bonne maîtrise des nuisances olfactives. Quatre ans après sa mise en service, le Siaap a réalisé une étude visant à évaluer les effets du confinement sur la santé des personnels et sur le vieillissement prématuré du matériel et à apporter des solutions appropriées pour en maîtriser les risques, les réduire voire les éliminer. La particularité de cette station réside dans les multiples modes de fonctionnement qu’elle peut adopter pour répondre à des impératifs de gestion des réseaux amont. Sa capacité de traitement peut passer très rapidement d’un débit nominal 240 000 m3/j par temps sec à 400 000 m3/j par temps de pluie. Par ailleurs, elle peut être alimentée par deux émissaires distincts. Un important programme d’enquêtes auprès du personnel et d’analyses tant chimiques que bactériologiques, prenant en compte cette singularité, a permis de tirer de nombreux enseignements. Au plan de la qualité de l’air dans la station, un programme d’analyses d’envergure (recherche de plus de 70 composés chimiques et de germes de contamination biologique dans l’air et l’eau) a permis de conclure que la plus grande part de ces composés était présente à des concentrations très inférieures aux limites acceptables en hygiène du travail et de cibler les études sur un nombre réduit de composés qui peuvent être présents à des concentrations significatives. Il s’agit essentiellement de l’hydrogène sulfuré, du méthylmercaptan et, dans une moindre mesure, du dioxyde de carbone. Sur le plan microbiologique, la qualité de l’air est plus délicate à évaluer car il n’existe pas, dans les textes officiels et législatifs, de valeurs seuils pour les différents micro-organismes recherchés. Il a été montré que la qualité de l’air à l’intérieur de la station est largement dépendante des conditions d’exploitation. La quasi-totalité des problèmes de corrosion n’est pas liée au confinement des ouvrages mais plutôt à la mise en œuvre de matériaux non compatibles avec les produits chimiques utilisés.