réseau odeur changement climatique cartographie usager
Études
Assainissement
TSM 12 2008 - Page(s) 81-98

Évolution climatique et gestion préventive des odeurs

Résumé

Depuis les années 1990, on constate une élévation des minima de température des eaux usées dans les réseaux d’assainissement. Des relevés, effectués spécifiquement sur les émissaires du Siaap, montrent une élévation de ces minima de 2 °C, avec une tendance à l’augmentation qui va en s’accentuant ces dernières années. Parallèlement, on observe une diminution des débits que l’on peut attribuer, entre autres, à la baisse des consommations d’eau potable, à la limitation des chasses dans les réseaux, à la mise en service de nouvelles installations et au changement de comportement des particuliers et industriels, en relation avec la problématique de développement durable.

À ces constats est associée une augmentation des dégagements gazeux provenant du H2S (hydrogène sulfuré) et des COV (composés organiques volatiles), conséquence des modifications thermiques ou hydrauliques qui entraînent une potentialité émissive odorante en progression constante depuis une dizaine d’années. La fermentation anaérobie s’avère la principale cause des nuisances olfactives, représentées principalement par les émissions d’H2S et autres composés soufrés.

Un certain nombre de traitements, mettant en jeu des stratégies variées curatives ou préventives, sont offertes aux gestionnaires de réseaux. Saur présente un exemple de traitement au nitrate de fer qui réunit, dans un même réactif, les avantages du nitrate de calcium et du chlorure ferrique. Le Siaap fait part d’une expérience réalisée au chlorure ferreux à l’action précipitante sur les sulfures, sur l’un des émissaires alimentant la station d’épuration de Seine aval (Achères). L’opinion publique, de plus en plus sensible à la dégradation de son environnement, induit une réactivité immédiate aux problèmes olfactifs, ainsi que l’augmentation des plaintes des riverains. La gestion des nuisances olfactives associant les dernières connaissances techniques de mesure, et la relation avec les riverains, deviennent déterminantes pour les exploitants de réseaux et de station d’eaux usées.

Dans ce contexte, Veolia Eau fait part de sa démarche de développement de nez électroniques qui mettent en relation des mesures par capteurs chimiques et des analyses olfactométriques pour assurer le suivi en continu des odeurs émises par un site. Suez Environnement présente l’exploitation d’un outil de dialogue, la Roue des odeurs, qui a été développée pour caractériser les odeurs atmosphériques. Un retour d’expérience sur les produits masquants est abordé. Le Siaap expose le cas de l’usine de Seine aval, où il a mis en place une approche globale qui repose à la fois sur des mesures physico-chimiques, olfactométriques et humaines, ainsi que sur l’acquisition de données météorologiques.

La détermination et le suivi de ces indicateurs d’odeurs démontrent la montée en puissance de l’impact qualité des odeurs dans l’assainissement, dont la maîtrise est de plus en plus indispensable à la gestion des systèmes de collecte et d’épuration.

Mots clés : changement climatique, réseau d'assainissement, usine d'épuration, nuisances olfactives, hydrogène sulfuré
https://doi.org/10.1051/tsm/200812081

1,2,3 Siaap
4 Lyonnaise des Eaux
5,6 Veolia Eau
7 Saur

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