Le recyclage des eaux usées est aujourd’hui une réalité dans toutes les zones géographiques du monde avec pour principaux leaders l’Australie, l’Amérique du Nord et l’Espagne. En Australie par exemple, 15% de l’eau consommée sont déjà de l’eau recyclée. Les réglementations (OMS, Usepa, nationales) sont multiples mais elles ne couvrent pas l’ensemble des usages potentiels et constituent par conséquent un frein au développement du recyclage, en particulier en France. L’élimination des micro-organismes et la maîtrise du risque sanitaire est la priorité dans les diverses applications du recyclage des eaux usées avec des objectifs d’élimination des sels et/ou des micropolluants pour des usages industriels ou pour la production indirecte, voire directe d’eau potable. L’évolution du coût des technologies membranaires (investissement et exploitation) les situe aujourd’hui comme des étapes-clés du recyclage des eaux usées. Les bioréacteurs à membranes (BAM) ou traitements tertiaires par microfiltration ou ultrafiltration sont les plus répandus avec des retours d’expérience sur plus de 10 ans. Les résultats démontrent tout l’intérêt de ces technologies qui permettent d’éliminer les micro-organismes pour le recyclage des eaux usées en irrigation sans restrictions, plus particulièrement en milieu urbain, avec des coûts tout à fait acceptables. L’affinage par osmose inverse derrière ces technologies fait déjà l’objet de réalisations à grande échelle notamment pour le recyclage en industrie (eau de refroidissement ou eau de process), mais aussi pour la recharge de retenues ou de nappes avec la production indirecte d’eau potable. L’élimination des micropolluants organiques peut ainsi être assurée dans des conditions économiques compétitives qui positionne favorablement le recyclage des eaux usées en particulier vis-à-vis du dessalement d’eaux de mer ou d’eaux saumâtres. Il est toutefois définitivement admis que les conditions d’exploitation doivent être parfaitement maîtrisées pour assurer des performances de traitement et la longévité des membranes qui constituent une garantie de résultat économique.