Impact de la température de l’eau sur les casses de canalisations – Le cas d’étude du Sedif
Water temperature impact on water mains failures – The Sedif case study
RésuméLa connaissance du risque de rupture d’un réseau d’eau potable est un enjeu important pour un service d’eau dans le cadre de sa politique patrimoniale. Elle permet de prioriser le remplacement des canalisations identifiées à risque afin de réduire les conséquences des ruptures de canalisations (interruption du service d’alimentation en eau potable, perte en eau, impact sur le trafic routier). Constatant l’augmentation du nombre de casses sur les canalisations en fonte de son réseau en hiver, le Syndicat des eaux d’Île-de-France (Sedif) a souhaité analyser plus finement l’impact de la température de l’eau sur la dynamique des casses. Une analyse de survie spécifique montre un fort impact de la probabilité de survie des canalisations soumises à une température de l’eau très froide (0-6 °C) et froide (6-12 °C). Elle montre également un risque potentiellement plus élevé pour une cohorte spécifique de canalisations en fonte grise posées entre 1930 et 1940 lorsque ces canalisations sont soumises à des températures très hautes de l’eau (24-30 °C). Le changement climatique induit une réduction de la fréquence des vagues de froid favorable à la réduction du taux de casse sur le réseau. Du fait de leur importance, la gestion patrimoniale des réseaux d’eau potable doit cependant tenir compte des variations mensuelles du risque de casse dans l’année afin d’optimiser les coûts inhérents d’exploitation du réseau (surcharge des services d’intervention). Ainsi, l’identification des canalisations connaissant les plus fortes variations de taux de casse mensuel permet potentiellement leur prise en compte dans les plans de renouvellement via l’intégration d’un nouveau critère de sélection, différent du taux de casse prévisionnel habituellement utilisé.
AbstractThe knowledge of the risk of breakage of a drinking water network is an important issue for a water utility within the framework of its patrimonial policy. It allows to prioritise the replacement of pipes identified as being at risk in order to reduce the consequences of a pipe break (interruption of drinking water service, water loss, impact on road traffic). Noting the increase in the number of breaks on cast iron pipes in its network in winter, the Syndicat des eaux d'Île-de-France (Sedif) wished to analyse in more detail the impact of water temperature on the dynamics of breaks. A specific survival analysis shows a strong impact of the survival probability of pipes subjected to very cold (0-6°C) and cold (6-12°C) water temperature. It also shows a potentially higher risk for a specific cohort of grey cast iron pipes laid between 1930 and 1940 when subjected to very high water temperatures (24-30°C). Climate change induces a reduction in the frequency of cold waves, which is favorable to the reduction of the breakage rate on the network. Because of their importance, the management of drinking water networks must however take into account the monthly variations of the risk of breakage during the year in order to optimize the inherent costs of network operation (overloading of intervention services). Thus, the identification of the pipes with the highest monthly breakage rate variations potentially allows them to be taken into account in the renewal plans using the integration of a new selection criterion, different from the forecast breakage pipe rate usually used.
1, 2 Altereo – Venelles
3, 4, 5 Syndicat des eaux d’Île-de-France (Sedif) – Paris
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