Réutilisation des eaux usées traitées : gestion des risques et performances des procédés de traitement au regard des nouvelles exigences réglementaires françaises
Réutilisation des eaux usées traitées : gestion des risques et efficacité d'élimination des procédés de traitement au regard des prochaines exigences réglementaires françaises
RésuméLe Plan eau annoncé en mars 2023 affiche des ambitions fortes pour la réutilisation des eaux usées traitées (REUT). La nécessaire refonte réglementaire du cadre national de la REUT s'est appuyée sur le Règlement européen de 2020. Pour les usages agricoles, par rapport aux dispositions préexistantes, l'arrêté de décembre 2023 est venu fortement renforcer les exigences en matière de qualité d' eau et de suivi. Il propose cependant en parallèle la possibilité de mobiliser des eaux de qualité inférieure si d'autres mesures de protection complémentaires sont mises en place. Ce qui correspond à la mise en place d'une gestion intégrée des risques, ou approche multibarrière, proposée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Quelle que soit l'approche retenue, le traitement des eaux usées joue un rôle central dans le contrôle de l'exposition des populations de micro-organismes. Une grande revue de la littérature permet de présenter pour les quatre familles de micro-organismes (bactéries, virus, protozoaires et helminthes) les performances atteintes par les principaux procédés de traitement des eaux usées domestiques. À partir de ces éléments, les options permises par chacune des approches proposées par le récent arrêté sont discutées. Un nombre limité de technologies de traitement permet d'atteindre les seuils de qualité demandés pour la classe A. L'ajout de barrières complémentaires au traitement permet d'élargir les possibilités techniques.
AbstractLe Plan Eau annoncé en mars 2023 affiche de fortes ambitions en matière de réutilisation des eaux usées traitées. La nécessaire refonte réglementaire du cadre national de réutilisation des eaux a été réalisée, sur la base du Règlement européen de 2020. Pour les usages agricoles, par rapport aux mesures préexistantes, le décret de décembre 2023 a considérablement renforcé les exigences en termes de qualité et de surveillance de l'eau. Il donne cependant aussi la possibilité d'utiliser une eau de moindre qualité si des mesures de protection supplémentaires sont mises en place. Cela correspond à la gestion intégrée des risques, ou approche multi-barrières, telle que proposée par l'OMS. Quelle que soit l'approche adoptée, le traitement des eaux usées joue un rôle central dans la maîtrise de l'exposition des populations aux micro-organismes. Une grande revue de la littérature sur l'efficacité d'élimination par les principaux procédés de traitement des eaux usées domestiques pour les 4 familles de micro-organismes (bactéries, virus, protozoaires et helminthes) est présentée. Sur la base de ces éléments, les options offertes par chacune des approches proposées par le récent décret sont discutées. Un nombre limité de technologies de traitement pourrait atteindre les seuils de qualité requis pour la classe A. L'ajout de barrières supplémentaires au traitement élargit les possibilités techniques.
1 Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) – Unité de recherche Reversaal – Réduire, réutiliser, valoriser les ressources des eaux résiduaires – Centre de Lyon-Grenoble Auvergne-Rhône-Alpes
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