La collecte/utilisation des eaux de ruissellement de toiture s’est largement répandue chez les particuliers au cours des dernières années. Ce développement ne s’est pas accompagné d’une réflexion sur la qualité de ces eaux. Or, lors de l’entretien des toitures, il est utilisé des produits biocides qui vont servir à éliminer les végétaux pouvant se développer sur la surface. Ces produits contiennent du chlorure de benzalkonium à des doses très fortes (4 à 5 g/m² sur substance active pure). Dans cette étude, nous avons montré comment ce benzalkonium épandu sur le toit est lessivé par la pluie et contamine l’eau récupérée. Ainsi, nos résultats montrent que la dynamique de lessivage pour la fraction dissoute est assez lente (dépendant du matériau utilisé pour la toiture). Or, la concentration résiduelle dans l’eau de ruissellement reste supérieure à 1 mg/L, même après plus de 50 mm ruisselés, ce qui est très supérieur aux EC50 relevées dans la littérature (~ 5 à 200 μg/L). Nous sommes donc en présence d’une situation à risque pour les usagers et le milieu récepteur.

Roof runoff harvesting and reuse have enjoyed a widespread success among private individuals in the last few years in France. This development, however, has not been brought about after much discussion on the quality of the collected water. Yet, roof maintenance requires biocides to fight against surface vegetal growth and the main component of these products is benzalkonium chloride. This paper shows that the first rain after roof treatment is extremely contaminated by benzalkonium with a concentration between 3 to 30 mg/L, depending on the roof material. These concentrations remain high even after more than 50 mm of cumulated rain. Consequently roof treatment is posing a risk for roof runoff reuse.