À l’initiative de la ville d’Orléans, il a été développé puis appliqué sur le périmètre de protection éloignée des captages alimentant la ville (Val d’Orléans au sud de la Loire) un modèle numérique innovant permettant de corréler et de prévoir, en fonction des pratiques phytosanitaires agricoles, la nature et les quantités de pesticides transférés jusqu’aux captages. L’application, baptisée Phyto’Scope, a été construite en couplant un modèle de transfert dans le sol réalisé par Footways avec un modèle de transfert dans le sous-sol élaboré par Géo-Hyd. Une première phase a consisté à recueillir les données nécessaires au paramétrage des modèles : distribution spatiale et type de cultures, pratiques phytosanitaires, climatologie, pédologie, hydrogéologie. D’un point de vue quantitatif, la modélisation dans le sol montre que sur 4 t/an de substances actives appliquées, 43 kg seulement percolent vers le soussol et donc vers la nappe. D’un point de vue qualitatif, la modélisation dans le sous-sol permet d’observer que sur 121 substances appliquées, dix molécules sont restituées par infiltration. Les données issues du modèle « sol » alimentent un maillage de 250 m × 250 m sur tout le périmètre. Le modèle a permis de tracer une carte des temps de séjour et des vitesses de transfert, une carte des secteurs les plus sensibles et de prévoir les concentrations finales dans les eaux prélevées aux captages. Le métazachlore (au travers de ses deux principaux métabolites) est la molécule la plus transférée et peut dépasser des concentrations supérieures à 0,1 g/L. Les analyses réalisées par la suite dans la ressource ont corroboré ce résultat. Le bon comportement du modèle et sa relative facilité de mise en oeuvre permettent d’envisager son utilisation à des fins prédictives ou de sensibilisation, puis de proposer dans un second temps des outils et actions d’animation pour une utilisation des produits phytosanitaires en adéquation avec la protection de la ressource en eau.

At the initiative of the city of Orléans was developed a model (called Phyto’Scope) to correlate and predict the amount of pesticides transferred to water catchments through soil and subsoil. It has been applied over the extended protected zone of water catchments supplying the city of Orléans. The application was built by coupling a model of transfer in the soil made by Footways with a model of transfer in the substratum made by Geo-Hyd. The first phase was the collection of data: spatial distribution of crops, farming practices, climate, soil and hydrogeology. Modeling transfer throughout the soil concludes that among 4 t/year of active substances applied, only 43 kg percolate to the subsoil, the rest being trickled down or held in plants and in the various soil’s compartments. For the subsoil, the results of the former modelisation concerning the 10 most infiltrated molecules have been introduced in a network with 250 m × 250 m cells, all over the perimeter. The model has allowed to draw a map of the residence times and transfer speeds, a map of the most sensitive areas and to determine the final concentrations in the water catchments. Metazachlor (M1 and M2 form) is the most transferred molecule and may exceed tolerable limits, which suggest to generalize the analysis of that molecules. The good reliability of the model and its relative facility of implementation make possible to consider its possible use for predictive purposes or awareness and to provide tools and actions for a more effective use of pesticides.