Les dispositifs d’infiltration et de rétention des eaux pluviales peuvent potentiellement entraîner un renouvellement profond des pratiques des acteurs de l’aménagement urbain. Dans cet article, les évolutions de ces pratiques sont étudiées de manière concrète à travers des opérations d’aménagement urbain situées dans l’agglomération lyonnaise. Elles sont analysées sous l’angle des réseaux sociotechniques, concept développé au sein de la théorie de l’acteur-réseau [LATOUR, 1993]. La méthode employée est qualitative et s’appuie principalement sur la constitution et l’analyse d’un corpus d’entretiens non directifs auprès d’acteurs de l’aménagement. Les données collectées sont présentées, et les tendances apparaissant lors des premières exploitations sont discutées. lsemblerait que les dispositifs utilisés peuvent être caractérisés par leur ouverture ou fermeture relativement aux activités des publics urbains. Symétriquement, les acteurs de l’aménagement pourraient être séparés en deux groupes, déterminés par leur situation militante ou contrainte vis-à-vis de ces dispositifs. Cette dichotomie traverse toutes les professions de l’aménagement, hormis quelques professions aux positions plus marquées. Cette description peut être analysée comme la conséquence des stratégies des acteurs, qui entraînent des positions subversives vis-àvis des pratiques existantes ou, au contraire, conservatrices.

Storm water infiltration and retention devices have the potential to cause a deep renewal of urban development stakeholders’ practices. This paper aims at accounting for the evolutions of these practices through case studies of urban developments located in the region of Lyon, drawing from the actor-network theory and the concept of sociotechnical networks [LATOUR, 1993]. The method is qualitative and mainly based on a corpus of nondirective interviews with practitioners. The collected data are presented and the first trends are discussed. It seems that these devices could be characterized by their close-up or openness regarding the urban public. At the same time, the stakeholders could be divided into two groups, characterised by their militant or forced situation. This distribution seems to apply to all the urban development professions, except for some professions whose stances are more pronounced. This could also be analysed as the consequence of the stakeholders’ strategies, leading to subversive versus conservative stance towards nowadays practices.