Les opérateurs de systèmes d’assainissement ont activement contribué, avec leurs partenaires scientifiques, aux travaux destinés à mieux comprendre et lutter contre l’extension de la pandémie de Covid-19. Les études menées dans l’urgence depuis la fin de 2019 ont rapidement permis de quantifier l’ARN du SARS-CoV-2 dans ces systèmes, évaluer la performance d’abattement du virus par les traitements, étudier sa viabilité dans les milieux, et tester la faisabilité d’une surveillance épidémiologique via la quantification de l’ARN du virus dans les eaux usées. Malgré les fortes concentrations d’ARN viral mesurées pendant les pics épidémiques, pouvant atteindre plusieurs millions de copies de génome par litre, les résultats disponibles à ce jour indiquent une absence de détection de forme viable de ce virus dans les eaux usées, et les mesures de génome viral indiquent une performance d’abattement très significative des filières de traitement des eaux et des boues. Ces études mettent ainsi en évidence le rôle essentiel des systèmes d’assainissement en tant que barrière à la diffusion de SARS-CoV-2 dans l’environnement, tout en soulignant le potentiel offert par les eaux usées dans la surveillance de la circulation de maladies infectieuses dans les populations raccordées à ces systèmes. Des travaux sont toutefois encore nécessaires, notamment pour confirmer l’absence de SARS-CoV-2 infectieux dans les réseaux d’assainissement, standardiser les méthodes analytiques afin de rendre comparables les résultats des laboratoires entre eux, et mieux caractériser la relation entre concentration de l’ARN du virus dans les eaux usées et indicateurs épidémiologiques, afin de pouvoir estimer le taux d’infection dans une population à partir d’une quantification dans les eaux usées.

Operators of sanitation systems have actively contributed, together with their scientific partners, to the works aiming at better understanding and fighting against the extension of the Covid-19 pandemic. The studies conducted in the emergency since the end of 2019 rapidly enabled to quantify SARS-CoV-2 RNA in these systems, assess the performance of the treatments in reducing the virus, study its viability in the environment, and test the feasibility of an epidemiological surveillance through the quantification of viral RNA in wastewater. Despite the high concentrations of viral RNA observed during the epidemic peaks, reaching several millions of genome copies per litre, the results available to date indicate the absence of detection of infectious form of this virus in wastewater, and the quantification of viral RNA demonstrates a very significant performance of reduction by the processes applied for water and sludge treatment. Consequently, these studies highlight today the essential role of sanitation systems as barriers to the transmission of SARS-CoV-2 in the environment, and the potential offered by wastewater for the surveillance of infectious disease spreading in the populations connected to these systems. Work is still necessary however, especially to confirm the absence of infectious SARS-CoV-2 in sewer systems, standardize the analytical methods in order to make laboratory results more comparable with each other, and better characterize the relation between the concentration of viral RNA in wastewater and epidemiological indicators, in order to estimate the infection rate in a population from quantification in wastewater.