Pascale Meeschaert
Le génie écologique est une voie d'avenir aux bénéfices multiples, tant du point de vue environnemental que socio-économique. C'est l'avis des co-organisateurs du Prix national du Génie écologique 2024 qui viennent de récompenser neuf lauréats pour leurs projets exemplaires tant par leur conception, les techniques employées que leur intégration au contexte socio-économique local.
Déjà mature dans certains pays comme l'Allemagne, la filière de l'ingénierie écologique est en plein développement en France en particulier pour la réalisation des études et des travaux. « Notre secteur double son chiffre d'affaires chaque année et, bien que la filière soit porteuse de sens et attractive, cela entraîne à la fois des tensions sur le recrutement de nos collaborateurs et des difficultés à conserver un haut niveau de qualité dans nos réalisations. . . . Nous avons donc un grand chantier à mener sur la labellisation des formations et la certification des prestataires » explique Sylvain Moulherat, président d'A-IGEco, l'association fédérative des acteurs de l'Ingénierie et du Génie Ecologique.
Des projets qui changent les territoires
Organisé depuis 10 ans par l'A-IGÉco et l'Office français de la biodiversité (OFB), en partenariat avec la Direction de l'Eau de la Biodiversité, le Ministère de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, le Prix national du Génie Écologique est l'occasion de rappeler que l'ingénierie écologique est une source inépuisable de projets qui ont le pouvoir de changer les territoires.
Cette année, l'édition 2024 récompense successivement la Fédération Départementale des Chasseurs du Jura pour le projet « Restauration du ruisseau et du marais de Panesière (Jura) » dans la catégorie Amélioration des milieux . Dans la catégorie Amélioration de la continuité écologique , deux projets sont respectivement distingués : celui de la Fédération des Pyrénées-Atlantiques pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique intitulé « Restauration des fonctionnalités écologiques de la Nivelle à Ainhoa (64) » et le projet collectif « Restauration de la continuité écologique et de l'hydromorphologique du ruisseau de la Vitardière en Seine Maritime » porté par le Syndicat mixte d'aménagement, de gestion et de valorisation du bassin de la Bresle (SMAB), le Bureau d'études BIOTEC Ingénierie écologique et Nature Environnement Terrassement (NET).
Dans la catégorie Pratiques de gestion favorables à la biodiversité, le jury a été attentif au « Projet intégré de restauration des milieux naturels de l'île de La Réunion » porté par le CIRAD. Dans la catégorie Amélioration des services rendus par les écosystèmes et les sols , son choix s'est porté sur les « Travaux de protection contre les crues et de restauration environnementale de la rivière Yzeron en zone urbaine à Sainte Foy-lès-Lyon (Rhône) », portés par le SAGYRC (Syndicat d'Aménagement et de Gestion de l'Yzeron, du Ratier et du Charbonnières).
La Mairie de Montivilliers obtient le Prix spécial Milieux urbains pour « Le Parc Jardin de la Sente des Rivières : Un aménagement exemplaire pour la préservation de la biodiversité » et le SYMBHI (Syndicat Mixte des Bassins Hydrauliques de l'Isère) se voit attribuer le Grand Prix pour le « Projet d'aménagement intégré Isère Amont ».
C'est au « Programme REEVES (Recherches sur les Espèces Exotiques Végétales EnvahissanteS) » porté par SNCF Réseau qui revient au Prix Expérimentation et recherche appliquée .
Enfin en remettant le Prix spécial au Parc national de la Guadeloupe, le jury a voulu récompenser le « Chantier-école dans le cadre du projet PROTÉGER – Phase 2 » qui a permis de former une quinzaine de personnes provenant de différentes structures du BTP, des bureaux d'études, des maîtres d'œuvre et des services de l'État.
Les prix seront officiellement remis aux candidats le 20 novembre lors du Salon de la Biodiversité et du Génie écologique qui se tient au sein du Salon des Maires et des Collectivités Locales.
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